En appliquant avec humour la problématique du gaspillage énergétique au corps humain, l’exposition performée Transformateur destiné à utiliser les petites énergies gaspillées interroge nos fantasmes de haute-performance, d’intensité perpétuelle, ou d’auto-régénération infinie. Elle présente des sculptures vivantes, des corps « augmentés » dont les énergies fuyant de toute part, produisent des sonorités incontrôlables au prix d’immenses efforts. Le son agit ici comme un révélateur de ces énergies indisciplinées, qui échappent sans cesse à la maîtrise de leur interprète.

Au fur et à mesure de la performance, l’espace sonore devient un mélange de sons multiples, les énergies émises par chacune des sculptures s’influencent, s’agencent, sont peu à peu transformées par une énergie collective qui nous rappelle que le processus de création consiste toujours en un « assemblage impermanent de petites machines qui peuvent toujours dévier leur trajectoire, bifurquer, faire rhizome, se coupler à leur guise, dans une combinatoire toujours en mouvement, et toujours imprévisible ». 

La performance de Camille Lacroix, Transformateur destiné à utiliser les petites énergies gaspillées, emprunte son nom au titre d’un texte de Marcel Duchamp.

Un temps de rencontre avec le public sera proposé le 3 avril en Apéro-Sonore, après quelques jours de résidence – un espace et un temps proposé aux artistes pour avancer sur leurs projets, et des moyens mis à leur disposition. L’occasion d’en savoir plus sur les coulisses du travail de Camille, échanger en toute simplicité avec elle, bref, observer la cuisine ouverte de l’artiste au travail.