Visuel Anne Briset © Nicolas Masson

ANNE BRISET, PERCUSSIONNISTE

Elle conçoit deux pièces : Proscaenium (création de Traces XX du compositeur Martin Matalon pour timbales et électronique et Qui ? création de Jean-Pierre Drouet) et Space is only noise (recherche axée sur le développement de percussions augmentées par l’électronique et des dispositifs électro-mécaniques).

Pour ProscaeniumMartin Matalon compose donc Traces XX, une pièce pour quatre timbales et un dispositif électronique, créant un trouble dans la perception, entre réalité augmentée et virtualité. Qui ?, de Jean-Pierre Drouet est une pièce pour deux timbales, contrebasse et voix. Ici, les deux timbales sont majoritairement jouées avec les mains, et même avec l’archet. Entre ces deux instruments, timbales et contrebasse, la tessiture est presque identique. Ici, Jean-Pierre, les fait dialoguer ou parler d’une même voix. À cette voix s’ajoute celle de la voix humaine sur un texte qui créé tout autant le trouble, presque schizophrénique, d’une parole qui pourrait être multiple.

Dans Space is only noise, la timbale et les instruments de la famille des métaux seront traités de manière non-conventionnelle en modifiant les paramètres qui ont une influence sur leur timbre et leur perception sonore. À ces instruments de percussions s’ajouteront des nouvelles lutheries. Tous ces instruments seront traités et utilisés indépendamment. Un diptyque complémentaire dans sa conception et sa démarche musicale, mais antinomique dans l’approche scénique, le rapport à l’espace et aux publics.

Proscaenium est un projet considérable, puisqu’il nécessite l’utilisation d’instruments volumineux, un système de sonorisation, et le besoin d’un ingénieur du son lors de chaque concert ; a contrario, Space is only noise se voudra léger, mobile, pouvant adapter les formats et sortir de la salle traditionnelle de concert, être en autonomie. Tous deux mettront en lumière les instruments de la familles des percussions, instruments souvent placés en fond de scène, en arrière plan, mais ici en avant scène, le proscenium, ainsi que de nouvelles lutheries instrumentales. C’est le cas de la timbale, cet instrument roi de l’orchestre symphonique et que l’on trouve parfois dans les pièces de musique de chambre. Elle aura sa place dans les deux volets, au pluriel dans Proscaenium, au singulier dans Space is only noiseEnsuite, des instruments de la famille des métaux, tels que les crotales, les cymbales ou le Tam – instrument souvent méconnu, voire confondu avec le Tom, les tambours africains ou les gongs. Enfin, des instruments uniques, dits des « nouvelles lutheries », conçus par Anne Briset seule ou en collaboration avec le luthier expérimental Benoit Renaudin. 

Anne Briset
Suite à l’obtention de son diplôme à la HEM de Genève ainsi que le DE de professeur de percussions, Anne a intègre le KZNPO de Durban, en Afrique du Sud. Après une année en tant que percussionniste solo au sein de cet orchestre, son désir d’horizons artistiques éclectiques la redirige le bassin Lémanique. Cela ne l’éloigne pas pour autant de son goût pour l’opéra et la musique symphonique. Elle se produit dans les prestigieux orchestres de l’Opéra de Lyon, l’Orchestre de la Suisse Romande et l’Orchestre Dijon Bourgogne. Son intérêt premier ? Se mettre au service du propos. Voilà pourquoi au gré des projets ses instruments naviguent entre les percussions, la contrebasse, les objets sonores et instruments nouveaux tels que la Harpe Éolienne signée par le luthier expérimental Benoit Renaudin. Elle est membre de l’Ensemble Batida, Eklekto Geneva Percussion Center, et a collaboré ponctuellement avec des artistes tels qu’Isis Fahmy, Michèle Pralong, Anne-Sylvie Sanchoz, Kali Malone, Jean-Pierre Drouet, Martin Matalon, Nicolas Bolens, Brice Catherin, Kevin Juillerat, Benoit Kilian, Stephen O’Malley.
Elle a co-fondé l’Ensemble Batida, un collectif de cinq musiciens qui fréquente tant la musique contemporaine écrite que l’improvisation et produit des concerts ou des objets scéniques transdisciplinaires. Il est Lauréat des concours Nicati-Deluze, Prix Jean-François Chaponnière, Orphéus Compétition, et boursier de la prestigieuse Fondation Leenaards en 2018. 
Anne a écrit/co-écrit et interprété des musiques de scène pour la compagnie de théâtre Atelier Sphinx, la compagnie de danse contemporaine Burning Bridges, la compagnie de marionnettes L’oeil enclin et Kiosk Théâtre. En 2021, elle est responsable de la programmation, actions culturelles et production de l’Auditorium du Conservatoire du Grand Chalon, et bien que ce poste l’intéresse, sa vie artistique prend le dessus et l’amène à se réinvestir totalement dans sa pratique personnelle.


En 2022/2023/2024, Ici l’Onde a fait le choix d’inviter plusieurs artistes associé·e·s, pour des périodes de résidence d’une à trois semaines annuelles. Certains de ces projets sont des productions, destinées à la diffusion, d’autres sont l’accueil en résidence pour des étapes de travail, d’autres enfin sont vraiment envisagés comme des moments de recherche. Chacun de ces projets pourra toutefois faire l’objet de présentations publiques, d’ateliers ouverts aux publics, ou encore de réalisations vidéo à destination du web.

photo © Nicolas Masson