Thierry Balasse est metteur en sons et en scène de spectacles musicaux, compositeur de musique électroacoustique, improvisateur sur synthétiseurs, objets sonores et bagues larsen, réalisateur sonore pour la scène et le disque. Son lien avec le son commence par l’écoute de Gérard Philippe lui racontant des histoires sur le magnétophone Revox C36 de son père, mais aussi de quelques larsen et effet d’échos involontaires sur la même machine. Plus tard, il s’initie à la batterie en autodidacte. Après sa formation de technicien son à l’ENSATT, il travaille pour le théâtre en mêlant percussions, synthétiseur et échantillonneur. De cette expérience avec le théâtre, il gardera son goût prononcé pour les liens possibles entre les mots, le texte et la musique. Il y a aura en 1989 une rencontre déterminante avec Christian Zanési, puis quelques années plus tard avec Pierre Henry, dont il est aujourd’hui le partenaire pour la conception de ses orchestres de haut-parleurs et parfois l’interprète. Une résidence de cinq ans à La Muse en Circuit dirigée par David Jisse et une rencontre importante avec Sylvain Kassap, puis avec Éric Groleau vont l’amener à développer plus avant son rapport particulier à la musique électroacoustique : il cherche à renouer avec la musique concrète (marquée par la matière sonore, l’improvisation et l’acceptation de ne pas tout maîtriser) en développant sans cesse de nouveaux instruments (les bagues larsen par exemple), en jouant avec l’espace par la multidiffusion, en utilisant un instrumentarium toujours instable, et en continuant à utiliser les vieux outils analogiques (synthétiseur Minimoog, chambre d’écho à bande, réverbération à ressort,…) et l’ordinateur. Et toujours l’utilisation des mots, de la poésie.

Il est directeur artistique de la compagnie Inouïe, de la collection « Chut ! » de l’école des loisirs ; et artiste en résidence aux Scènes du Jura, et au Pôle culturel d’Alfortville.

 

Toute la playlist : 

 

Radiohead – Pyramid Song

 

« Parce que j’aime la pop, mais celle qui a une attention particulière portée sur le son, la matière sonore. Que ce soit sur disque ou sur scène, Radiohead explore les mondes sonores. Pyramid Song parce que j’ai un souvenir très fort de ma toute première écoute de ce titre, qui m’a emporté comme rarement. »

 

Pink Floyd – Echoes

 

« Parce qu’ils m’ont fait aimer la musique et le son de façon étroitement liée, et pour cause, parce que chez eux tout est musique, parce que c’était un groupe à l’époque sans « leader » puisque le leader avait été écarté, parce que Echoes est leur seul titre que j’écoute encore. »

 

Thomas Koner – Novaya Zemlya

 

 

« Parce qu’il explore, parce qu’il trouve des liens image/son qui m’impressionnent, comme c’est le cas ici, parce qu’il reste humble et enthousiaste lors de ses concerts, un jeune créateur très talentueux. »

 

Delia Derbyshire et Elsa Stanfield – Circle of Light

 

 

« Parce que Delia Derbyshire a défriché des pistes incroyables, qu’elle a créé une musique nouvelle avec de simples générateurs BF et des magnétophones, parce qu’avec Elsa Stanfield elles ont réussi là un mariage du son réel et du son synthétique difficile à réaliser. On entend là des sonorités que redécouvriront plus tard les Pink Floyd. »

 

Kodo – 0-Daiko

 

 

« Parce que je viens de la percussion (batterie), parce que j’aime le geste instrumental, parce que ces tambours-là me font rêver, parce que je peux imaginer le plaisir incroyable qu’il doit y avoir à mêler si puissamment mouvement et vibration sonore. »

 

Jacaszek – Goldengrove

 

 

« Parce que je suis tombé sur ce disque par hasard et que j’ai été aussitôt séduit par la désolation qui s’en dégage, par ce qui est pour moi un véritable monde sonore à part entière. »

 

The Beatles – Revolution 9

 

 

« Parce que je suis né en pleine Beatlemania, que je n’étais certainement pas fan devenu plus grand, mais que j’ai adoré découvrir leur musique, parce que leur Album Blanc continue de faire partie des disques que j’écoute, parce que j’avais adoré tomber sur Révolution 9 lors de la première écoute (j’avais 12 ans), en me disant qu’ils étaient gonflé de mettre ça sur un disque… »

 

Pierre Henry – Voyage

 

 

« Parce qu’il restera je pense dans l’histoire de la musique, parce qu’il a su se libérer des théories musicales classiques, puis des tentatives de théorie nouvelle de Pierre Schaeffer pour se consacrer uniquement à la création, utilisant tous les sons possibles, parce que j’aime diffuser sa musique. Voyage pour le travail incroyable sur les larsen. »

 

Christian Zanési – Courir

 

 

« Parce que c’est Christian qui m’a fait découvrir la musique électroacoustique, parce qu’il a accepté que je le regarde travailler en studio, avec une console analogique incroyable et parce qu’il a une façon unique d’utiliser les correcteurs d’égalisation, parce que c’est un homme encourageant et ouvert à toutes les musiques de création.